La capoeira

On réduit souvent la capoeira à une danse. En vérité on pourrait la définir comme étant une lutte dansée. Elle est le fruit d’un mélange de plusieurs danses et luttes amenées au Brésil par les Africains de la Région Niger-Congo A et B (plus communément connus sous le noms de peuples Bantoues) qui ont été arrachés de leur Terres Ancestrales par les esclavagistes portugais dans le but de les réduire en esclavage durant la traite négrière.

La Capoeira représentait alors une véritable libération pour les noirs asservis car elle était un moyen pour eux de conserver et pratiquer leurs cultures quand ils se réunissaient dans «la Senzala» (nom d’origine bantou signifiant «case» ou «maison» et désignant le lieu d’habitation des esclaves). Elle représentait également une résistance physique puisqu’elle permit notamment l’émancipation par la violence, d’une partie des esclaves dans les Quilombos (villages où s’étaient retirés les Noirs en reproduisant leur mode de vie originel Africain). Le Quilombo le plus connu est celui de Palmares, regroupant un quart de la population esclave d’alors, qui résista près d’un siècle et où le chef Zumbi – reconnu figure nationale au Brésil depuis- fut abattu en défendant la Liberté de ses occupants.

Pendant longtemps la pratique de la Capoeira a été interdite et diabolisée par le gouvernement brésilien, où elle était vu comme étant l’instrument des noirs et des marginaux. Ce n’est que depuis les années 1930 -lors de la période appellee «branqueamento» («blanchissement» où les manifestations africaines au brésil deviennent des manifestations «métissées» et purement brésiliennes)- que cette dernière fut légalisée au Brésil et reconnue comme étant représentant officiel de la culture et de l’identité brésilienne.

Aujourd’hui cette pratique représente toujours une véritable résistance culturelle pour la population brésilienne noire qui subissent encore de nos jours une répression et une discrimination forte au Brésil. La capoeira représente aujourd’hui une promesse pour les enfants de quartiers pauvres, défavorisés de s’en sortir dans la vie, d’être sur un pied d’égalité dans ce domaine avec des médecins ou des professeurs.

Le groupe SENZALA 

Sans titredLe Groupe Senzala est créé au début des années 60, c’est en 1967 que le groupe, recherchant une plus grande expérience, s’inscrit au tournoi « Berimbau de Ouro ». A la surprise générale, il remporte le tournoi trois fois de suite.

Plus tard le groupe se décentralise, les membres enseignant dans différents clubs, académies et universités, se réunissant à l’occasion de la formation des nouveaux « maîtres » ou graduation d’élèves. La branche de Mestre Peixinho du Centro Cultural Senzala de Capoeira, dont les sections de Dijon et Lyon dépendent, se destine à la diffusion de la Capoeira et des manifestations culturelles afro-brésiliennes, mais aussi à la recherche des origines de la discipline. C’est également un centre de formation, d’orientation de professeurs et d’animateurs, qui désirent travailler la Capoeira dans toute sa diversité (lutte, danse, art…), visant ainsi à favoriser le développement physique, intellectuel, émotionnel et socioculturel des individus.

Actuellement, le groupe Senzala s’étend à tout le Brésil et à beaucoup de pays d’Europe, d’Amérique et même si des milliers d’élèves se sont entraînés en son sein, à peine une dizaine de maîtres ont été formés. C’est cette exigence de qualité et de niveau technique, allié au dévouement et à la conscience des valeurs historiques de la Capoeira, qui a fait du groupe Senzala un des plus connus du Brésil et qui l’a maintenu à un niveau de reconnaissance internationale.

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